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La passion au service de la pédagogie

En France, l’éducation est remise en cause ces derniers temps. A tel point que les élèves français ont le pire niveau en mathématiques parmi les 27 pays de l’Union européenne. Les nouvelles technologies, qui tendent à distraire voire aliéner l’être humain, et ce, dès le plus jeune âge, n’y sont pas étrangères…

Chaque année, les dépenses intérieures pour l’éducation augmentent, passant de 139 milliards d’euros en 2010 à plus de 154 milliards d’euros en 2017. Les résultats scolaires de nos élèves, suivant les indications de l’étude PISA, sont bien moins satisfaisants que ceux d’autres pays mondiaux. En 2015, les élèves français étaient 26e en mathématiques et en sciences puis 19e en compréhension de lecture. Loin derrière le leader incontesté qu’était Singapour, mais aussi éloigné de ses voisins allemands et néerlandais. Aujourd’hui, le niveau de mathématiques n’a jamais été aussi bas.

Beaucoup de questions sont posées au sujet de l’éducation des enfants et donc futurs citoyens français. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, va jusqu’à revisiter le système scolaire dans sa globalité. La formation des enseignants, l’organisation des journées scolaires et même les barrières entre primaire, collège et lycée sont remises en cause, preuves d’un système éducatif qui avance désormais à tâtons. Plus que ces mesures gouvernementales, il faut retrouver la passion de la transmission et faire aimer aux jeunes les matières étudiées. Si les technologies fleurissant sans cesse dans notre société en sont la cause, en seront-elles aussi le remède ?

Bien entendu, les nouvelles technologies sont utiles pour bon nombre de tâches. De l’orientation en temps réel à la communication d’un bout à l’autre du monde, nous gagnons du temps… mais nos efforts diminuent. Or, quand les efforts baissent, les capacités s’amoindrissent voire disparaissent elles aussi. Une question, un doute ? Il n’y a qu’à taper machinalement sur notre smartphone, qui suit un cheminement intuitif, pour avoir la réponse sans faire vraiment réfléchir. Gain de temps, pas de réel effort cérébral. En 2018, la part de jeunes de 12 à 17 ans équipés d’un smartphone s’élevait à 83% et montait à 98% pour la tranche des 18-24 ans, selon Statista. La pratique du “pré-mâché” pénètre plus que jamais les générations, avec les effets néfastes qui y sont liés.

L’apparition et le développement de toutes ces technologies d’information et de communication déboussolent les enfants, quand leur consommation n’est pas surveillée. Les parents le remarquent, puisque 28% des Français attribuent la cause du décrochage scolaire au développement des TIC, selon un sondage du groupe BVA.

Le goût de l’effort à apprendre, écrire et lire se perd. Pourtant, les enfants ont besoin de lire et d’être éduqués par un contenu qui les élève … et si ce dernier les fait rêver, le pari est totalement réussi. Car la passion peut se présenter comme une solution face à l’abondance des outils technologiques. Par passion, nous sommes prêts à découvrir – ou abandonner – bien des choses, et surtout nous avons envie de faire des efforts.

C’est cette vision qu’ont adoptée Franck Paquet-Durant et Matthias Rey, co-fondateurs du Journal « Petit Pont« . Cet hebdomadaire papier se destine aux jeunes de 6 à 13 ans. Pratiquants de football ou non, les enfants ressortent grandis de cette lecture, dont le but est d’éduquer, mais aussi d’étoffer la connaissance du foot et la culture générale. Le langage est évidemment adapté, mais les messages véhiculés dans les différentes rubriques n’en sont pas moins pertinents. “Quand on a le feu vert d’un ou d’une professionnel.le, ce sont les enfants qui posent des questions”, tel est l’objectif de Matthias Rey qui a donc créé un magazine pour les enfants … par les enfants. “On voulait lier le football avec des sujets plus larges” explique-t-il, désireux d’inculquer un maximum de valeurs aux jeunes, le tout par la lecture sur papier. Une initiative où parents, éducateurs et enfants doivent trouver leur compte pour continuer à prendre du plaisir à lire, et à apprendre.

Comme quoi, il est toujours possible de donner le goût du papier, de la culture authentique aux jeunes. Il suffit simplement de s’accrocher à un thème qui intéresse, pour en faire un vecteur de savoirs. Ou quand la passion se met au service de la pédagogie

Valentin Nonorgue
Observatoire du Sport Business

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