Avec leurs résistances face à l’envahisseur russe, les Ukrainiens ont déjoué tous les pronostics des chancelleries, tant européennes que plus globalement occidentales en excluant les USA qui ont largement anticipés et participés à cette potentialité de résistance.
Le premier temps, l’humanitaire et les sanctions
Immédiatement, la stupéfaction passée, l’aide s’organise en Europe. Elle est tout d’abord humanitaire avec l’accueil des réfugiés qui arrivent par centaine de milliers en Europe, essentiellement des femmes et des enfants car les ukrainiens ont choisi de protéger leurs familles pendant que les hommes se battent sur les fronts dans l’attente de la suite des événements.
Les occidentaux décide un nouveau train de sanctions économiques vient en complément de ceux déjà pris après l’invasion et l’annexion de la Crimée de 2014. Ce dernier est beaucoup plus important.
On y trouve, la fermeture d’espace aérien, la limitation de visas, le contrôle ou l’interdiction de certaine importation ou exportation (notamment technologique) ou gel des avoirs de banques ou de personnalités.
La Russie en rétorsion, fera de même, et fermera ses exportations de ressources énergétiques, en particulier vers l’Europe.
Le temps de l’aide militaire
La résistance devenue durable, la question s’est rapidement posée de l’aide militaire à apporter pour que l’Ukraine et les ukrainiens soient en mesure de soutenir cette guerre et de contenir voire de repousser les forces russes. Ce fut alors essentiellement des armes de résistances, anti char ou anti aviation. Cela a permis aux Ukrainiens de fixer les offensives russes en certains points et d’en ralentir comme à Marioupol voire de bloquer comme à Kharkiv.
Le Président Russe brandit alors la menace nucléaire mais cela ne bloque ni la détermination des ukrainiens ni des américains et les britanniques alors principaux fournisseurs de l’Ukraine en armement à ce moment de la guerre. De son côté, les européens et l’Union européenne qui ont compris que Vladimir Poutine et son administration seront prêt à tout pour vaincre.
L’aide des européens
Le Président Russe a alors ravivé la mémoire de la période douloureuse de la première partie du 20eme siècle, avec la monté du pouvoir d’Hitler et du nazisme. Même si, comme on le dit souvent, « l’histoire ne repasse pas les plats », comme le disent les experts historiens qui défilent sur les plateaux pour nous expliquer que cela est différent. Il n’en est pas moins vrai que l’on peut se dire que si les recettes peuvent être liées à l’époque et au contexte, les ingrédients, eux, sont les mêmes.
On y retrouve la propagande affligeant les futurs ennemis de tous les maux, annexion de territoires et de populations amis ou proches dans l’objectif de les protéger et surtout la volonté de conquérir pour concrétiser sa stratégie de captation des matières premières alimentaires, minières ou énergétiques quel qu’en soit le prix à payer par les peuples.
Cela a signifié, pour les Dirigeants européens, le retour d’un grand prédateur sur l’Europe et qu’il fallait tout faire pour empêcher la Russie de devenir l’ogre de l’Europe.
L’utilisation du risque nucléaire fut certainement, avec le recul, une des plus grandes erreurs (à part la guerre elle-même) de Vladimir Poutine, qui, avec cette déclaration, plutôt que de désunir l’Europe et le Occidentaux, les a durablement unis contre la folie qui semble habiter le Kremlin.
Les efforts et l’intelligence militaire des ukrainiens, avec l’aide de ses nouveaux alliés militaires, de l’armement fourni et des formations associées de réaliser des percées et de repousser, à la fin de 2022 dans le nord en repoussant les russes en Biélorussie , à l’est en reprenant les territoires autour de Kharkiv et dans le sud en reprenant Kherson.
Le temps des tranchées et de l’immobilisme – Le doute des peuples et l’engagement des dirigeants
Forts de leurs victoires de 2022, les ukrainiens ont tenté de contre attaquer en 2023, mais le schéma était inversé, et l’Ukraine a appris à ses dépends qu’il était compliqué d’attaquer des positions bien défendues et qu’ils avaient un problème de fond, au-delà des armes, c’était les munitions. Et de ce coté là les russes ont été plus performants, surtout que les engagements occidentaux dans ce domaine n’ont pas été remplis.
Profitant de la situation, la Russie, qui a repris la main depuis la fin 2023, multiplie les offensives sur le front de l’est et du sud et montre que cette guerre doit être gagnée, dans un quoiqu’il en coute en homme (on annonce 1000 morts par jours côté russe) comme en matériel. L’Ukraine est de nouveau en résistance et pour que cette résistance devienne durable, les occidentaux doivent accélérer leur engagement derrière l’Ukraine pour tout faire pour lui éviter la défaite qui serait aussi la leur.
Dans le même temps, les peuples européens doutent, alimentés qu’ils sont de la peur d’une guerre à leur portes et les ukrainiens sont souvent montrés, comme responsable de la situation par leur résistance qui entraine malheur et mort dans leur pays et risque de guerre généralisée entre l’Europe et la Russie.
Cette petite musique a été fortement promue par le Kremlin et les médias d’état russe, en particulier à destination des européens en leurs disant, « livrer des armes aux ukrainiens pour qu’ils résistent c’est provoquer des morts et du malheur dont vous serez responsables ».
On retrouve ici tout le cynisme de l’envahisseur qui tue, blesse, opprime mais cherche par tous les moyens à expliquer qu’il n’est responsable de rien et qu’il n’aurait rien fait si on ne l’avait pas obligé.
Après les Ukraine, l’Europe et les Occidentaux, OTAN et USA en tête sont maintenant directement ciblés par la Russie par l’aide apporté et le soutien qui bloque la stratégie de Poutine et se trouve être de plus en plus engagé dans ce conflit. L’Europe a compris aussi que les USA ne pourront pas être l’unique parapluie dans cette guerre et que les européen doivent être en capacité de reprendre la main, du moins en parti. A suivre.
Le reste du Monde semble avoir pris ses distances avec ce conflit qui n’est pas le sein, en tout cas pour l’instant. Il se divise en plusieurs camps, les alliés, les opportunistes et les observateurs.
C’est ce que nous analyserons dans la partie 4 : Les alliés de la Russie, les opportunistes et les observateurs : il est urgent de ne pas choisir son camp.
Philippe ROUGER
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