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Musées à l’heure du Numérique : Etats et prospective

Comme nous venons de le voir notre patrimoine, se porte plutôt bien mais qu’en est-il de nos musées ?. Est-ce qu’ils sont toujours lucratifs pour notre pays ? Sont-ils autant attractifs pour nos compatriotes et nos touristes ? Et à l’heure des mutations et transformations numériques comment gèrent les musées et artistes ? petite enquête en mode états des lieux et prospective.

Point Economique

Comme chaque année, il y a les gagnants et les perdants dans le monde des musées parisiens. Mais, malgré des circonstances exceptionnelles : mouvement des « gilets jaunes » et  grèves dans les transports , aucune situation catastrophique n’est à déplorer : la fréquentation des musées s’est globalement maintenue en 2019 à Paris.

Les premiers chiffres publiés par les institutions publiques et privées font apparaître une légère progression de la fréquentation globale nationale à +1.1% pour atteindre 48.99 millions de visiteurs sur 64 lieux (+ 550 000 visiteurs en un an). L’évolution est de 0.3% pour les seuls lieux de Paris Ile de France, soit 106 000 visiteurs en plus par rapport à 2018.

Le musée d’Orsay, avec un record historique à plus de 3,65 millions de visiteurs, en hausse de 11 % par rapport à 2018. Avec des succès notables : « Le modèle noir de Géricault à Matisse », avec plus de 500.000 visiteurs, suivi de l’exposition « Berthe Morisot » (413.000 personnes).

Le musée de l’Orangerie a connu sa meilleure année cumulant 1 million de visiteurs, en augmentation de 3 %. 

Le musée de l’Armée aux Invalides : 1,25 million de visiteurs, en progression de 3,6 %.

Cité des Sciences et de l’industrie enregistre une affluence record avec +8 % : 2,37 millions d’entrées.

Le Palais de la Découverte :  545.000 visiteurs (plus de 15 % par rapport à 2018)

Numéro 1 des musées de France et du monde, le Louvre a, pour sa part, accueilli 9,6 millions de personnes. Pour la troisième fois, sa fréquentation a franchi le palier, inédit dans le monde, de 9,5 millions d’entrées.

le Centre Pompidou affiche : 3,27 millions de visites en baisse de 8%

Il est important de noté que les musées les musées classiques ont une légère baisse de fréquentation tandis que les musées à thème ou scientifiques bénéficient d’un afflux de visiteurs. J’ai comme exemple de L’exposition « Toutânkhamon : le trésor du pharaon« , au parc de la Villette. Elle a battu le record de « l’expo du siècle », datant de 1967 avec plus d’1,4 million de visiteurs.

Il est aussi notable de constater un effet sur les fréquentations des musées bénéficiant de galerie ephémère ou à thématique variée : mélangeant arts, science et découvertes, sans oublier les outils numériques. On notera que la majorité de l’attractivité des musées en France se concentrent majoritairement sur la région parisienne.

 

Point numérique

Le numérique pour les musées est une vraie valeurs ajoutée, la galaxie des sites Internet de l’établissement connaît une très belle augmentation avec 13 millions de pages vues (+23,08%)

Il y a aussi eut l’arrivée et le développement de nouvelles expositions comme se fut le cas pour celle « d’artistes et robots », au Grand Palais où les visiteurs ne sont plus que de simple observateur mais deviennent acteur des œuvres en faisant bouger des tableaux numériques par exemple, ou pouvant s’improviser artiste peintre qui via des capteurs de reconnaissance facial permet aux toiles digital de se voir grimer en couleurs ou noir et blanc, comme si c’était un Monet ou un Van Gogh.

Certaine commune locale investissent aussi dans les outils numériques pour démocratiser l’accès au plus grand nombre comme dans la communauté de Vierzon qui a mis en place un musée numérique en reproduisant les tableaux sur des écrans géants.

De plus le numérique à multiplier l’accès des oeuvres grâce à google arts notamment, de plus les expositions de réalité virtuelles sont plus que vendeur auprès des visiteurs, où il peuvent se sentir en immersion total dans un univers 2.0.

Il y a même une start-up qui a développé une application qui s’intitule MUSEOPIC qui réinvente la médiation par la reconnaissance visuelle et augmentée

Le numérique a été et est une aubain pour les musées qui voient leur moyens de création augmenter et aussi de multiplier leur impact de communication et d’interaction avec leurs publiques actuels et futurs.

Prospective

Ira t on jusqu’à la création de « Musée Numérique » ?

Pour l’instant le musée virtuel n’a pas encore trouver son public … les personnes préférant le contact directement avec les œuvres.

L’exemple de la Joconde au musée du Louvre en est la parfaite illustration : tous prefère aller la voir en réelle que de la scruter sur un ecran chez soi, quitte à faire des heures de queues et etre entourée de visiteurs.

Contrairement au reste du numérique, qui est généralement au début utilisé par les jeunes générations, le musée virtuel est un élément possible de démocratisation d’accès à la culture pour les générations plus agées ayant des mobilités réduites ou moyens de déplacements limiés (raison sociale ou de santé) par exemple.

Il reste à imaginer des espaces locaux ou ce type de musée numérique pourraient s’implanter periodiquement en territoire (hors de paris et des grandes villes) permettant de faire découvrir cette part de culture à ces publiques ciblés.

Trouvera t on aussi des expositions d’artiste numérique ?

Le numérique va-t-il tuer les artistes peintre en prenant leur place ? Actuellement, je ne le pense pas bien au contraire car cela va augmenter leur chance de créativité et de communication.

Du coté de l’Intelligence Artificielle c’est moins sur. Nous l’avons vu dernièrement une IA qui a réussi à produire une œuvre en assimilant des dizaines de milliards d’autres : Le portrait d’Edmond de Belamy est une peinture entièrement réalisée par un algorithme nommé Generative Adversarial Networks. Estimé à 7000 dollars, il s’est vendu 432 500 dollars aux enchères.

 

L’environnement numérique ouvre tout un pan de co construction de nouvelle oeuvre artistique, tirée ou non du passé. L’environnement Web permettra surtout et d’abord à ces nouveaux artistes humains ou machines de se faire connaitre et d’éveiller le monde sur ce qu’il ont a dire ou nous faire intéroger.

Le Numérique est un outil au service des artistes pour nous – visiteur – encore plus interagir avec l’oeuvre et son créateur.

Conclusion

Comme nous l’avons vu pour le patrimoine, les musées arrivent à maintenir globalement leurs chiffres de visiteurs et leur attractivité, quant au numérique il lui confère une manne de créativité et de développement en matière d’expositions et d’interactivité avec le visiteur.

Les musées et lieux de découvertes culturels ont encore des beaux jours devant eux et c’est tant mieux car en ces temps complexes, les gens ressentent plus que jamais le besoin de se réunir. De s’évader le temps d’une journée culturelle de leurs tracas quotidiens et d’aller s’emerveiller, apprendre de leur ainé et contemporain.

 

 

Clémence de Lambert Linkedin

 

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