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France / UK : ALBION, LUCIDE ou PERFIDE ?

Un bon millénaire d’antagonismes et de conflits, entre l’Angleterre et la France, ont établi, entre les deux peuples, une relation troublée par une défiance réciproque. La perfidie fut le grief plus souvent évoqué par les Français, l’arrogance par les Anglais. Alors entre la France et l’UK : ALBION, LUCIDE ou PERFIDE ?


En 1904, l’entente cordiale s’est installée des deux cotés de la Manche.

En 1940, Churchill a proposé de fusionner les deux pays à la veille de l’effondrement de la France. Cette cordialité, vigilante, a résisté aux horreurs de la guerre. Puis, la France a oublié la perfidie, Albion étant devenue, après mure réflexion, en 1973, membre de l’Europe institutionnelle.

En 2015, la géopolitique a repris ses droits, bien au-delà de la macro économie qui peine à conserver les siens dans les affaires européennes. C’est l’objet de cette chronique.

Comment nos relations politiques vont-elles évoluer, quelle que soit la réponse britannique au référendum du 23 juin ?. Perfidie réactivée par la sortie des Britanniques des Institutions européennes, lucidité admise et reconnue à nos partenaires face aux conséquences de nos propres échecs communautaires, nous Allemands et Français. That’s the question ?


Pour choisir entre perfidie reprochée et lucidité reconnue il faut analyser 2 périodes.

Les 30 Européennes du Royaume Uni : 1974 – 2004

 

Au cours de ces 30 années, les Britanniques, représentés par 4 premiers Ministres – contre 12 Français – ont su tirer le maximum des Institutions qu’ils avaient rejointes, en assurant par leur présence et leur assiduité dans les travaux communautaires, l’accomplissement de l’élargissement du marché originel à 6, vers celui dont ils rêvaient, à 25.

Ils ont exigé un traitement spécifique : I want my money back (1979), sont sortis des contraintes financières (1992), et ferraillé durant dix ans avec la présidence Française  (1985- 1995).

Il faut remarquer que 23 de ces 30 années ont vu le parti conservateur, naturellement  eurosceptique, au pouvoir à Londres, sans provoquer de crise menant au divorce à Bruxelles. En 2004, the game was over. Le rêve de la génération Jean Monnet s’est dilué dans le projet que nos amis ont toujours soutenu, celui d’un grand marché-espace économique, sans monnaie unique, intégrant l’Europe centrale, que Churchill, en 1944, voulait conquérir avant que les Russes ne l’accaparent. L’Europe occidentale des fondateurs était moribonde.

Les années Wait and See : 2005-2015

  Il s’est écoulé dix ans entre le référendum raté dont les Français ont accablé l’Europe, en 2005 et celui de 2016. Les Anglais, marins de haute mer, sont portés à voir loin, à 360°. Qu’aperçoivent ils à l’horizon qui les conduirait à rentrer au port et pour y attendre une mer moins agitée ?.

  • A  BRUXELLES

Les deux grands leaders européens ont abandonné leurs pouvoirs, à des bureaucraties communautaires qui ont  affaibli leurs Etats respectifs. Sans créer le pouvoir politique dont les Français ont rêvé quand l’Allemagne était coupée en deux. Le troupeau rassemblé n’a plus de bergers. Il s’égaye, en désordre, vers les marais du populisme et de la xénophobie.

  • A BERLIN

Le peuple Allemand finit de tirer profit de ses efforts post réunification, après avoir atteint l’apogée d’une puissance économique portée par un régime démocratique consensuel qui a peu de chance de survivre à une Chancelière arrivée presqu’au bout d’une rare longévité.

  • A PARIS 

N’en rajoutons pas, il suffit aux Anglais d’écouter ce que nos ministres disent de nos multiples blocages et archaïsmes, pour les conduire à surveiller, comme en 1940, les craquements annonciateurs d’une aventure dans laquelle ils nous tendraient la main.

  • A WASHINGTON

Last but not least, les Anglais ont compris que même si la tornade TRUMP, s’arrête à la porte de la Maison blanche, elle figurera, dorénavant, dans le climat des plaines du Far west, au risque de s’étendre aux sables du moyen orient, ancienne chasse gardée de la Couronne.


Voila ce qu’observent nos amis Anglais que, Français nous ne voulons ni voir ni dire.

Brexit ou pas, en 2016 ou plus tard, ils sont déjà prêts, dans leur tète, à rentrer dans  leurs ports, d’où ils repartiront, le moment venu, pour aider l’Europe et la France à sortir des griffes de leurs démons familiers.

Alors lucid or not lucid the British ?


Michel Rouger
Président fondateur
www.presaje.com

 

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