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Le Grand Débat, les doléances et maintenant ?

Le Grand Débat, les doléances et maintenant ? Après 5 mois de contributions citoyennes dans tout le territoire, la France et les Français sont à un tournant …  A peine clos, ce Grand Débat suscite maintes analyses et attentes.
Retrouvez ci dessous la tribune sociétale écrite par le maire d’une commune de l’Essonne.


Notre pays souffre depuis longtemps et se réveille car il commence à comprendre les raisons profondes de la paralysie qu’il subit et de sa régression et les français ont l’impression que la voie normale qu’empruntent les autres démocraties pour corriger leurs erreurs leur est fermée. En réalité, ils prennent conscience que la collectivisation de tous les ressorts de la vie sociale est devenue insupportable et que bon nombre d’idéologies hostiles à la liberté ont envahi les esprits.

Les problèmes institutionnels qui brident la démocratie, les réseaux qui opacifient la vie publique, l’immigration qui menace de défaire le lien social, L’État providence qui mine l’esprit de responsabilité et jusqu’à la moralité profonde des citoyens, la fiscalité qui déguise la prédation sous la figure de prétendus principes de justice, la crise très profonde que connaît notre éducation scolaire et universitaire.

Notre pays n’est plus une démocratie comme elle peut être enseignée dans les écoles, comme le disent les médias et comme le pense encore beaucoup de gens.

Et sauf à verser de nouveau dans une profonde démagogie aux fins de calmer le jeu brutal qui s’est invité dans le débat populaire qui se déploie depuis de nombreuses semaines, la France ne pourra pas s’exonérer d’une phase de réformes fondamentales afin d’enrayer son déclin ; elle souffre de trop de dépenses publiques et donc de trop de taxes et d’impôts.

La fiscalité française comporte de nombreuses imperfections économiques. L’impôt par l’excès global des prélèvements obligatoires, par le fait que la dette publique ne cesse de croître mais aussi par la répartition désordonnée des charges, la complexité et l’imprévisibilité du système qui nuit au dynamisme et la bonne régulation de l’économie.

Il est temps de rendre notre fiscalité efficace là où aujourd’hui elle rend notre économie sous optimale.

Face à cette évidence qui ne cesse d’être répétée depuis des années et que le Grand Débat a de nouveau mis en lumière, il n’est pas d’autres choix que de réduire nos dépenses publiques afin de restaurer notre compétitivité et rendre aux Français en pouvoir d’achat le fruit de leurs efforts. Car il peut y avoir consensus sur une conception juste de la fiscalité entendue comme mode de financement des services publics mais il ne peut y avoir consensus sur une fiscalité qui est une atteinte sans contrepartie à la propriété et au travail de chacun.

Le grand Débat National est clos, et maintenant ? 

C’est désormais l’heure des constats et si la liberté de parole a été clairement novatrice, l’arbitrage n’en restera pas moins compliqué voire très contraint. Car élaborer un projet collectif et avoir des ambitions nationales fondées sur des inquiétudes et des contestations personnelles ne sera pas chose simple pour le président de la République. A cet égard, il faut rappeler que la répartition des effets de la croissance n’est efficace que pour une économie prospère. Or, voilà 20 ans que notre création de richesses s’effondre car notre secteur de production a diminué de moitié pendant les dernières décennies, précipitant pour partie l’industrie française dans la débâcle, instituant le chômage de masse et conduisant à la déprime de parties importantes du territoire français.

Il est illusoire de chercher des solutions dans la répartition alors que le problème est dans la création de richesses.

En attendant, jamais les français n’avaient participé en aussi grand nombre à un tel exercice même si ils ne représentent que 4% des électeurs. Inattendu c’est certain mais c’est un fait qu’il ne faudra  pas négliger.

Une participation sur notre Commune (St Germain les Corbeil) conforme à la participation nationale si nous observons l’ensemble de vos doléances déposées sur le cahier en mairie ou sur internet et dont l’ensemble des sujets recouvraient pour grande partie, les doléances nationales :

  • Les retraites et la CSG avec une indexation sur le coût de la vie et son alignement Public – Privé
  • La fiscalité trop compliquée, trop lourde et discriminante pour les classes moyennes
  • La diminution des dépenses publiques
  • La reprise en mains efficace de notre système scolaire et particulièrement sur le concept de la formation professionnelle
  • Le respect de notre environnement et la multiplication des incivilités

Des doléances remontées en haut lieu afin qu’elles puissent alimenter le Débat National

Si la contestation s’étend au delà de la classe moyenne, cette classe joue un rôle fondamental dans la croissance économique par son poids dans la consommation comme par ses investissements dans l’éducation, la santé et le logement. Elle donne surtout leur assise sociologique et politique aux démocraties, en les adossant à une majorité de citoyens attachés à la liberté et à l’État de droit. Calmer la fronde par des actions à court terme est donc nécessaire afin que la population ait le sentiment d’une mobilisation utile et que nous retrouvions la sérénité afin d’engager les réformes de long terme attendues depuis si longtemps.

Il va donc falloir du courage politique et cesser de n’avoir comme variable d’ajustement essentielle que les simples calculs électoraux.

Nous allons voir !

Yann Petel | Maire de Saint Germain les Corbeil

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