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L’Intelligence Artificielle peut elle faire bon ménage avec la justice ?

Qu’est ce que l’Intelligence Artificielle ?

L’IA, nous la connaissons aussi par ces expressions « Machine Learning », « Apprentissage Automatique » ou « Apprentissage Profond ». Rappelons que l’on parle là majoritairement d’un traitement statistique d’une grande masse de données. C’est important de poser ce cadre de compréhension puisque par ce traitement statistique, nous avons des résultats remarquables.

Le Jeu de GO (certes qui a baissé) mais qui est intéréssant car il montre que par ces capacités calculatoires, on arrive à dépasser les capacités proprement humaines. C’est saisissant

mais peut etre ne faut il pas généraliser …

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L’Intelligence Artificielle peut elle faire bon ménage avec la justice ?

Alors sommes nous à l’ère d’un traitement « solutionniste » ou l’IA aurait réponse à tout ? … pas si sur car comme le disait Evgeny Morozov :

Il faut faire attention que parce que l’on a inventé un marteau, on ne considère pas que tous les problèmes sont des clous

Peut etre que tous les problèmes pour la justice ne sont pas des clous.

Du coté de la Justice, nombres de logiciels sont sortis sur le marché (Europe et USA)  s’appuyant sur une des qualités et capacités de l’Apprentissage Automatique qu’est le prédictif.  L’idée permettant l’aide à la décision à partir d’un examen statistique du passé.

En revanche quand on commence à traiter de l’ « Humain » dans cette machine là, et non pas comme pour le Jeux de GO (Pierres blanches, noires, 19×19 lignes dans un environnement fermé), mais l’humain dans tout ce qu’il a de sa complexité, dans son environnement ouvert, c’est là beaucoup plus compliqué de mettre « en boite des éléments ».

On a déjà vu apparaitre des solutions de « justice prédictive« ; ses systèmes sont déjà utilisés par des cabinets d’avocats, assureurs ou autres directions juridiques d’entreprises. La matière première pour établir des « prédictions » est la décision de justice publiée sur les bases de données. Cela pose quelques difficultés …

L’exercice de rédaction d’une décision de justice est complexe, on formalise souvent à posteriori un raisonnement juridique, mais dans lequel on a peut être pas mis tous les éléments de causalité. Et Aujourd’hui, essayer d’utiliser une méthode statistique en partant du principe qu’on trouverai tous dans ces décisions de justice est peut être un peu hâtif.

On ne peut peut être pas utiliser les décisions de justice de manières « brutes » pour pouvoir opérer ce type de « calcul prédictif » mais il faudrait certainement d’autres données tout aussi complexes

L’intervention humaine reste prépondérant dans la justice

Un travail de prédiction n’est qu’un travail de « rétroviseur », on regarde sur le passé. Chaque affaire est individuelle, de ce fait l’intervention de l’homme est essentiel.

Le rôle de l’avocat » par exemple. C’est à qui que malgré un algorithme qui va peut être lui proposer un montant de compensation possible aux regards des jurisprudences, toute la singularité du cas est toujours intéressante.

le calcul statistique en tant que tel apporte – si nous n’y sommes pas attentif – une part de totalitarisme.

Faisant référence aux travaux d’Adolphe Ketley au XIXème siècle qui avait inventé ce concept « d’homme moyen ». Pour lui, il avait transféré le champs de la statistiques dans le champ politique et ou il se disait qu’il n’y avait pas rien de mieux que de bon que cet « homme moyen » vers lequel la société devrait tendre.

Aujourd’hui, par ces méthodes de calculs, nous arrivons à établir des « voies moyennes » (même si le therme mathématique n’est pas 100% juste) des décisions qui sont prises.

Mais ce qui est plus intéressant que la moyenne se sont les exceptions qui se trouvent aux extrémités de la courbe de Gauss par exemple

Ne jamais oublie qu’une affaire dans son individualité se trouve sur ces extrêmes mais n’est pas obligatoirement intégrée dans le milieu de la courbe de Gauss

 

Interview de Yannick Meneceur, magistrat détaché au Conseil de L’Europe conseiller en transformation numérique et en Intelligence Artificielle qui nous apporte ici un éclairage précis sur les questions d’usages et enjeux sociétaux que l’IA posent vis à vis de la justice.

 

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