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État des lieux du patrimoine en 2020 à l’ère du numérique

Les français ont toujours été amoureux de leur patrimoine qu’il soit historique ou culturel, il est grand temps de faire une recherche approfondie sur l’état des finances ainsi que sur l’économie de ce dernier et voir ce qu’a apporté le numérique pour le secteur.

Les français ont encore une fois de plus plébiscité les journées du patrimoine autour du thème « Arts et divertissements ». 17.000 lieux (+11% par rapport à 2018) publics et privés ouverts et 26.000 animations ont eut lieu en France, mais aussi dans 49 autres pays européens. Le nombre de visiteurs en France en 2019 s’établit à 12 millions de curieux, chiffre stable depuis 2016. Au passage notons que le triste événement survenu lors de l’incendie de Notre-Dame de paris le 15 avril dernier à permis au ministère de la culture de faire venir plus de 8000 personnes souhaitant (re)découvrir quelques uns des vestiges sauvés des flammes, notamment les statues et le coq qui étaient situés sur la flèche.

 

Financement de la sauvegarde du patrimoine : Chiffes clés et Résumé économique

Sur le plan économique ou en sommes nous ?. Selon l’article publié sur Challenges : « Budget, emplois … les chiffres clés du patrimoine en France », le budget alloué pour 2019 par le ministère de la culture au patrimoine a été de 326 millions d’euros. Notons une hausse de 2% sur l’année ce qui fait 6 millions d’euros de plus par rapport à 2018. Cette somme sert à la rénovation, à l’entretiens des monuments mais l’état n’est pas seul à financer ces derniers, les associations et mécénat y contribuent grandement.

En 2017, selon baromètre ADMICAL (qui sort tous les 2 ans – dernière sortie octobre 2018) près de 82 000 entreprises se sont investis dans le Mécénat d’entreprises en France avec un budget total estimé de 2 Milliards d’euros investis. ce baromètre explique l’attrait grandissant des entreprises pour la préservation du patrimoine, mais il met également en lumière d’autres tendances d’évolution des pratiques dans le domaine culturel, avec un premier constat : le contraste net entre part d’entreprises engagées et poids dans le budget du mécénat culturel.

La « préservation du patrimoine bâti et paysager » arrive en 3ème position avec 38% d’intentions – devancé par le secteur musical 41% et juste devant des arts vivants 27%. Nous constatons une importante hausse de la part d’entreprises engagées dans la préservation du patrimoine. En 2017, elles étaient 38% à soutenir ce domaine, contre 26% en 2015. Néanmoins, cette hausse contraste avec la baisse du budget qui y est dédié, puisque le poids de ce domaine dans le budget culturel n’est que de 5%, alors qu’il représentait 35% en 2015 ! L’intérêt oui, soutenir moins évident …

Alors comme le dit Stéphane Bern « D’après tous les acteurs associatifs, le budget alloué devrait être au moins de 600 millions d’euros / an pour assurer une protection convenable aux seuls monuments et sites classés« , déplore t’il dans son livre Sauvons notre patrimoine, publié le 5 septembre dernier.

Lancé en 2017, le montant que rapporte le loto du patrimoine lancé par Stéphane Bern représente une somme de 21 millions d’euros. Avec seulement 121 projets retenus (sur 1 300 projets candidats), l’édition 2019 marque un net recul par rapport à l’année 2018, qui avait vu 232 dossiers de candidatures être sélectionnés. Cette année, le nombre réduit de projets retenus vise à permettre de mieux les financer mais également de « pouvoir continuer à aider les monuments de la première édition », avait expliqué Stéphane Bern

L’ensemble des budgets consacrés actuellement à la préservation de notre patrimoine ne me semble pas assez suffisant pour pérenniser l’ensemble des sites à court et moyen terme …

 

Quels autres retombées économiques possibles pour le financement à l’avenir ?

Afin de pouvoir encore plus soutenir les projets de réhabilitations de plus de lieux historiques, quels seraient les pistes possibles ?

La solution que j’apporterai serait la création d’une nouvelle taxe, oui !

Je sais, encore une me direz-vous, mais celle-ci ne concernerait que les hôtels, AirB&B – ou autre plateformes de réservations de nuitées courte durées – en augmentant la taxe de séjour par exemple. Comme l’explique Françoise Benhamou lors de sont interview accordé à Xerfi canal

Nous pourrions aussi instaurer une taxe sur les tickets des grands lieux de visites culturels sur Paris pour les visiteurs étrangers comme cela se fait dans différents pays.

Taxe qui serait alors reversée au fond dédié du Ministère de la Culture en sus des 326 Millions d’euros / an budgétisé. Il pourrait servir à embellir d’autres sites en territoires.

 

Le numérique au service du physique pour devenir physigital

L’ère du numérique est partout, le secteur du patrimoine à quant à lui très bien géré ce virage. Les sites web, pré-réservations en ligne, achats de billets, promotions des lieux via réseaux sociaux, vidéos et autres comme la réalité augmentée ont permis à chaque lieu du patrimoine – à hauteur de son investissement dans ces outils – de se faire connaitre et faire valoir ses atouts.

Mais nous, visiteur du patrimoine, où se place-t-on ?. Comment vivons nous « notre » patrimoine ?

Je dirai que le numérique nous a permis de diversifier nos choix dans la façon de dépenser notre budget au sein de nos sorties « patrimoine ». Nous pouvons tout aussi bien s’imprégner en avance des lieux grâce à la réalité-virtuelle ou bien la découvrir des monuments via les moteurs de recherches : Google, Qwant ou autre applications dédiées, mais rien n’enlèvera l’expérience terrain. Vivre le patrimoine par son corps et ses 5 sens.

La simple utilisation du Numérique pour « découvrir » un lieu ne sera jamais l’égal qu’un déplacement réel afin de vivre l’expérience d’une visite « physique » des lieux. Le patrimoine se vit en réel et se vivra encore en réel pendant des années encore.

car quoi de mieux de se rendre physiquement sur les lieux afin de partager des émotions communes ainsi qu’un moment de convivialité mélangeant les débats d’idées et d’opinions autour de notre histoire.

Focus sur l’évolution des comportements de consommation des visiteurs

Constat général, plus il y a de numérique, plus les gens ont envie de se réunir et de revenir aux bases, notamment le vivre ensemble.

Malgré la place de plus en plus importante que le digital a pris, on ne peut que constater encore une fois la résistance des consommateurs pour rester maitre de leur consommation et de leurs choix, et en particulier, en se rendant physiquement sur les lieux pour visiter le patrimoine.

Reste que le numérique constitut un outil de communication gigantesque afin d’attirer toujours plus de visiteurs. Il favorisera, dans le temps, l’essor des visites des 44.000 sites culturels et historique de notre patrimoine.

Conclusion

Le Patrimoine est un des piliers de la Nation, riche de culture, témoignage(s) des histoires de France, il est à la fois une richesse à diversifier et des lieux bâtis à préserver. La question de la sauvegarde et du financement au long cours de ces milliers de monuments ne sont pas encore réglées, mais les événements récents ont montrés comment les français étaient fiers et attachés à leurs « pierres ».

Le mariage du « patrimoine » et du « numérique » est un réel succès. On le voit au quotidien, il ne reste plus qu’à faire un travail d’adaptation et le tour sera aisément joué.

 

 

Clémence de Lambert

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